La localité de Palmarin est d’une richesse historique et culturelle extraordinaire. Cet aspect ne sera pas également négligé dans le pari pour le développement local du Conseil rural, au moment ou les sites naturels, culturels et historiques sont valorisés un peu partout dans le monde.
Lignées maternelles: Les habitants originaires du village ont des liens de parenté plus ou moins éloignés dans les lignées maternelles. Dans ce terroir Sérere de la Petite Côte, la filiation se fonde sur un systeme matrilinéaire. Pour retrouver les ascendants et le lien de parenté, on remonte la généalogie matrilinéaire. En causant avec les anciens du village, vous apprenez que Palmarin regroupe quelques-unes des principales lignées matrilinéaires du terroir Sérere, notamment les " Fouma ", " Yokam ", " Diakhanora, " Yaale ", " Faata Faata " et les " Sooss ", entre autres. A priori, il n'y a aucune discrimination entre ces lignées, meme si elles se distinguent bien. Une tradition survit encore avec quelques difficultés de nos jours : c'est celle des récitations qui énumerent la lignée maternelle en remontant l'arbre généalogique jusqu'aux arrieres grands-meres. Il est surtout question, dans ces récitations, de pouvoir s'identifier au groupe, notamment en situant les liens de parentés a partir de son propre nom et de celui de sa génitrice : " Michel, Coumba " (c’est-a-dire Michel fils de Coumba), " Coumba, Dirba ", " Dirba, Ndiakhé " etc… Au village, on apprend encore ces comptines aux enfants a 5 ans, dés qu'ils savent parler distinctement et cela permet a tous les coups de savoir a quelles branches de l'arbre généalogique se situe la parenté.
Une lignée, un bois sacrée: Palmarin abrite d’anciens puits symboliques et chargés d’histoire. Ils sont au nombre de cinq : Soumbathioro, Mbélingalou, Mbélamac, Mamanguethie et Ngounoumane. Par exemple, pendant la sécheresse, c’est la que les femmes venaient faire leurs invocations pour le retour des pluies. De meme, a Palmarin comme presque partout en pays Séreres, les bois sacrés sont tres nombreux. On nous apprend que la lignée y a son bois sacré. On peut citer Sangomar, Balfagni, Thioupane, Fakaman, Guignaman, Fanga, Kormasarr, etc.
Culture et Magie
Du leul ou circoncision, au khoï ou la rencontre des saltigués, en passant par le pangol, les manifestations culturelles sérères sont trés variées.
- Le leul est une cérémonie au cours de laquelle de jeunes circoncis sont installés loin des habitations, en plein brousse où on leur apprend à devenir des hommes. Ils entrent dans la case de l'homme.
- Le khoï est la rencontre des saltigués ( à la fois prédicateurs, sorciers et guerisseurs ). C'est une cérémonie au cours de laquelle ces derniers mettent en relief leur pouvoir en guérissant des maladies ou en accomplissant des tours de magie. A la fin de la rencontre, ils prédisent quelques événements ( positifs ou négatifs ) qui auront lieu dans le pays.
- Les funérailles chez les sérères se déroulent d'une manière trés originale. Pendant la cérémonie, chaque famille vient avec toutes ses provisions puisqu'elle se prend totalement en charge, chants et danses sont de rigueurs.
- Le mbappat ou la lutte traditionnelle est un phénomène trés important en pays sérère. A l'image de grands champions comme Hyacinthe Ndiaye alias Manga II et Mohamed Ndao dit Tyson, Yaya Diop dit Yékini qui sont tous deux sérères, on dit que ces derniers sont un peuple de lutteurs. En effet, la lutte entre dans leur formation ou plutôt leur éducation. Autrefois, le mbappat était organisé entre jeunes d'un même village ou entre jeunes de villages voisins aprés les récoltes. Il était accompagné de chants et de danses avec une expression des lutteurs par des gestuelles complexes incluant des codes de défis et des danses de victoire. Au cours de la compétition, force physique et techniques de destabilisation de l'adversaire sont mises en valeur.
- Le pangol ou l'esprit : chez les sérères, le mort est toujours parmi eux. Alors, ils organisent des cérémonies accompagnées de chants et de danses, et durant lesquelles ils font des offrandes en leur faveur.
En milieu sérère, nous distinguons trois stades de l'évolution :
- la vie proprement dite
- le khone faaf ou station intermédiaire : c'est un stade entre la vie et la mort. L'individu cherche à dérober la vie d'autrui pour continuer d'exister. A cet effet, il se proméne avec un bâton et en donne un coup au premier qu'il rencontre. Si celui-ci ne riposte pas, il lui a volé la vie .Mais si le coup lui est rendu, il meurt plus tard.
- le pangol