Aujourd’hui, il n’existe plus que deux religions à Palmarin : le Christianisme et l’Islam. La religion traditionnelle introduite par les premier occupant de Palmarin, avait commencé à disparaître vers la fin du XIX° s, à l’époque des missionnaires. Petit à petit, les villages se convertirent à l’islam mais surtout au christianisme.
- L’Islam.
Il représente moins de 20°/° de l’ensemble de la population palmarinoise. Ses origines sont peu connues à cause de l’absence de documents. Mais, selon certaines sources, il serait introduit vers 1924. Les premiers musulmans furent des villageois islamisés au cours de leurs voyages en Gambie. Il ne vint donc pas de marabouts prédicateurs.
- Le Christianisme.
C’est la religion la plus étendue avec plus de 80°/° de la population. Comme susmentionnée, l’histoire de la chrétienté de Palmarin a commencé vers la fin du XIX°s et elle se poursuit et s’enrichit de jours en jours.
2.1. Les premiers pas vers l’évangélisation.
Le premier prêtre qui s’est rendu pour la première fois à Palmarin venait de Joal. C’était vers 1885. Il réunit les anciens du villages et leurs dit : « Je voudrais vous envoyer un homme pour vous instruire afin que vous deveniez comme les gens de Joal qui sont baptisés. » La réponse de ces derniers n’était pas satisfaisante, ils refusèrent en disant : « Lorsque nos enfants sauront lire et écrire, ils s’en iront et ne nous seront plus utiles. » Ce groupe d’anciens était conduit par leur chef de village, HODAR NiiD NDOUR. Le père s’en alla alors. Néanmoins, après son départ, sa bonté demeura dans l’esprit des villageois qui subissaient la terreur des rois du Sine.
A la mort du chef de village en 1890, LATYR DIOUF, fut nommé à sa place. Il alla aussitôt trouver le père à Joal pour demander secours contre ces rois. « Les gens du Sine nous font des misères », disait-il. Le père intervint auprès de l’administrateur colonial et Palmarin fut détaché du canton de NDANGANE au profit de celui de Joal. La collaboration entre villageois et missionnaires avait commencé alors par se consolider. Latyre DIOUF demanda à ce qu’un père fût envoyé à Palmarin. Le Père DIOUF qui officiait à Fadiouth fut désigné et amena avec lui le catéchiste DOMINIQUE DIAME qui devint alors le premier catéchiste de Palmarin. Une case pour abriter le catéchisme fût construite près d’un figuier à côté du quartier, « MBIND NGOMACK ». Deux autres furent construites tour à tour, l’une pour Père DIOUF, l’autre pour le catéchiste Dominique. Ce dernier était doué et imposant devant des intrépides rhéteurs non convaincants. Il devait faire face à cette situation difficile pour réussir sa mission.
Pour le chef de village, la collaboration avec le père était une garantie devant l’administrateur. Il négligea alors la présence du catéchiste et commença à manifester son renvoie. Ce dernier, par son travail et ses contactes individuels, avait déjà des amitiés parmi les villageois et fut soutenu par plusieurs chefs de maisons. Il continuera à exercer librement sa tâche pour faire avancer l’instruction des enfants. Aussi tiendra-t-il cette position acquise et préparera-t-il le terrain aux missionnaires.
2.2. Méthode d’enseignement du catéchisme.
Dominique faisait le catéchisme matin et soir. Il offrait des hameçons, des médailles et des croix à ceux qui apprenaient bien. Mais seuls les enfants du quartier MBIN DJIBANE où habitait Dominique pouvait apprendre librement. Pour les autres c’était toute une histoire, car quand leurs parents apprenaient qu’ils étaient allés au catéchisme, ils étaient battus. Le catéchiste trouva alors des moyens pour attirer et sensibiliser ses élèves. A leur du catéchisme, il sonnait un instrument à bouche, et comprenant, les enfants se rendaient au rivage. (Pour rappel, le village s’étend au bord de la mer à 200 mètre environ. Aujourd’hui cet emplacement se trouve englouti à cause du ras de marrée de 1928). Lorsque leurs parents leurs demandaient où est-ce qu’ils étaient, ils répondaient simplement au bord de la mer. Là, le catéchiste leur distribuait le reste de son repas et profitait de cette présence pour donner son enseignement catéchétique.
2.3. L’apôtre de l’évangélisation.
Vers les années 1895, les efforts du catéchiste Dominique furent couronnés par l’engagement du Père Joseph COSSON qui décida d’évangéliser sérieusement Palmarin. Mais son programme se heurta à de grandes difficultés. Les mentalités des villageois demeurèrent encore paganistes.
Les contacts permanents étaient nécessaires pour une meilleure sensibilisation. Les voyages se multiplièrent par terre et par mer péniblement et parfois impossibles. Le Père Joseph avait pourtant une santé précaire mais malgré tout, il allait porter aux palmarinois le message évangélique.
Pour ces populations, la religion leur était déjà connue et elles n’étaient plus ni pour ni contre. Et quand le père leur dit : « Les sérères de Joal et de Fadiouth sont presque tous chrétiens, allez-vous restez en retard ? », l’heure avait sonné avec l’exemple du vieux WALY SARR.
2.4. Le bon exemple de Joseph WALY SARR.
Disciple fervent du premier catéchiste de Palmarin, Dominique DIOUF, Joseph Waly SARR fut l’un des premiers à s’attacher au père Joseph. Son influence sur ses amis facilitera beaucoup la mission du père Joseph. Les mentalités se transformèrent en faveur de la voie tracée par le prêtre.
La première chapelle fut bénite le dimanche 5 Mars 1916. Une foule nombreuse assistait avec sympathie à cette cérémonie et depuis ce temps, la lumière du Salut éclairait sans cesse la route vers le Seigneur. Le 15 Avril 1917, le vaillant Waly SARR abandonna sa deuxième épouse et sera baptisé à l’église de NGAZOBIL et prendra le nom de JOSEPH. Premier baptisé de Palmarin, il donna un grand exemple que d’autres suivront. Un grand pas vers le Christ est alors franchi. Dès 1924, d’autres baptêmes suivront : Pierre Latyr SARR, Raphaël NDONG, Dominique DIOUF et Alexandre Moussa SARR. Au même moment, rappelons le, la religion musulmane faisait son entrée à Palmarin. Il fallait alors presser le pas de l’évangélisation pour surmonter les queleques difficultés qui ne sont pas encore résolues.
Les jeunes hommes sont de plus en plus nombreux au catéchisme et les filles sont envoyées à Joal auprès des sœurs des Filles du Saint Cœur de Marie qui leur enseignaient, outre le catéchisme, la couture, la cuisine et le ménage. Ces mêmes sœurs s’installeront plutard à Palmarin en 1951. En 1926, le Message nouveau apporté semble entendu. En effet, les parents permirent aux jeunes fiancés d’aller passer un mois à Joal pour se préparer au baptême et au mariage catholique. Et malgré leur attachement à certaines réalités paganistes, force est de reconnaître que la mayonnaise avait pris, car le nombre de chrétiens augmentait.
2.5. La grande Eglise.
Pendant au mois 20 ans, Palmarin était desservi par Joal. Ce n’est qu’en 1939 avec l’arrivée du Père LUCAS qu’une nouvelle étape fut franchie. Ce dernier commença la construction de la grande église. Le 2 Janvier 1944, l’église fut bénite par le Père Lucas qui s’installa d’ailleurs définitivement à Palmarin le 22 Juillet 1944. Ce père continua sans relâche l’œuvre de son prédécesseur et inclus MAR dans son programme d’évangélisation. Il s’est énormément donné pour cette paroisse jusqu’à sa mort accidentelle en 1958. Son œuvre fut continuée par ses successeurs, les Pères GROSS et DANET qui vont passer le relais au Père SIMONET. Ce dernier, avec sa charité qui n’est plus à démontrer, a marqué les esprits des palmarinois.
L’église actuelle, qui porte le nom de Notre Dame de l’Immaculée Conception, est son œuvre. Elle fut inaugurée le 29 Avril 1984 par le Cardinal GANTIN pendant sa centième anniversaire. En 1986, les missionnaires du Saint Esprit laissent le flambeau aux prêtres diocésains. Le premier curé autochtone fut l’Abbé Félix NDIAYE. Après lui, les Abbés René DIOUF, Dominique Stanislas MENDY et Adrien SARR, se succéderont tour à tour à la curie de Palmarin. Et depuis le 2 Août 2006, Abbé Alphonse Demba FAYE est nommé Administrateur de cette paroisse.
Cette paroisse qui a célébré son 125ème anniversaire en 2009, est, après Fadiouth, celle qui a donné plus de consacrés à l’Eglise diocésaine. En effet, elle a consacré 12 prêtres, 28 religieux et religieuses à l’Eglise.
Préparé par Abbé Alphonse Demba FAYE
“Je profite de l’occasion pour renouveler ma gratitude à l’Archevêque pour sa confiance en mon égard. Avec les Abbés Pascal Fap Téning DIOUM et Théodore Waly DIOUF, je partage la tâche pastorale.”