Communaute Rurale De Palmarin Facao : Les populations veulent développer l’écotourisme
Les autorités de la communauté rurale de Palmarin Facao veulent promouvoir le développement de l’écotourisme dans la réserve naturelle communautaire de cette zone. Mais, pour ce faire, il leur faut d’abord cerner les “enjeux du développement d’un écotourisme à Palmarin” et élaborer, un plan de gestion. C’est à cet exercice que le conseil rural a convié les élus, les acteurs locaux, la société civile, le ministère de tutelle, les opérateurs et les investisseurs de tourisme à l’occasion d’un forum organisé durant deux jours à Palmarin Facao.
Palmarin est une petite communauté rurale d’une superficie de 77 km2 et elle est peuplée de 9620 âmes. Et elle est répartie en 6 villages administratifs. Palmarin dispose d’une réserve naturelle communautaire créée le 18 mai 2001. C’est dans la réserve que les autorités locales veulent introduire l’écotourisme.
Selon le président de la communauté rurale, Ibrahima Sarr, l’apport que l’écotourisme peut produire à Palmarin est très varié parce qu’il y a en fait plusieurs tendances qui se dessinent, soulignant qu’avant, ils ne se souciaient pas de ce que représente leur patrimoine culturel mais avec l’écotourisme, ils vont pouvoir revaloriser toutes ces valeurs, et aussi de capitaliser ce patrimoine et d’en faire une Banque de données qui va servir à tout le monde. Aussi, soutient-il que cette autre richesse que l’écotourisme va développer, c’est en fait le renforcement de la préservation des ressources naturelles, précisant qu’il y a à l’heure actuelle, un retour de la faune qui avait disparu de cette zone depuis quelques années. Dans la même lancée, M. Sarr fait noter que l’écotourisme peut générer des emplois fixes et en dehors de cela, il y a toutes les activités qui gravitent autour. “Le simple fait de restaurer la ballade par pirogue, la rame, la voile, est une très bonne chose car se sont des apports additionnels qui vont profiter à la population” l ance-t-il.
Mettant l’accent sur la mise en place d’un plan de gestion de l’écotourisme, M. Sarr signale que parmi les axes de ce plan ,il y a la réorganisation des populations autour d’un comité local de l’écotourisme qui aura à rassembler toutes les forces vives de la communauté rurale et toutes les organisations de base. Et pour cela, il y aura une définition d’un cahier de charges “afin que tout le monde puisse se retrouver dans ce que nous faisons”.
Parlant du plan de gestion d’aménagement de la réserve, il fait noter que la réserve a besoin d’être réalisée “pour qu’on puisse définir le circuit touristique et les activités à mener”. Cela va nous amener à dire voilà un code de conduite qui va permettre à tout un chacun de se retrouver et d’avoir le bénéfice et les intérêts escomptés”, selon le président du conseil rural qui ajoute que la mise en oeuvre du plan de gestion requiert un renforcement des capacité et l’implication des investisseurs. M. Sarr a tenu à saluer la collaboration entre le conseil rural et le ProCR qui a alors entrepris une enquête sur les enjeux de l’écoutourime à Palmarin et défini les axes du programme du forun ainsi que les termes de référence. Aussi, la PAGERNA et l’UICN ont participé à ce forum.
Pour le conservateur de la réserve naturelle communautaire de Palmarin, le lieutenant Moussa Diatta, l’écotourisme, c’est d’abord un tourisme orienté vers la nature, qui respecte la nature, et les usages des populations vivant en périphérie dans la zone. Il a souligné que c’est donc un tourisme qui n’est pas facteur de perturbations et d’effets pervers et c’est un sujet qui vient à son heure. Dans la même lancée M. Diatta a indiqué que l’écotourisme doit fonctionner dans la réserve naturelle communautaire et par conséquent, il s’avère nécessaire que les gens puissent établir des codes de conduite pour gérer les ressources de cette réserve-là.
De son côté, Papa Ibrahima Diouf, conseiller technique du ministère chargé de l’écotourisme et de l’environnement, a rappelé que selon une définition consensuelle, l’écotourisme est une composante de produits qui cherche d’abord et avant tout à valoriser le patrimoine naturel et culturel avec cependant un certain nombre de conditions de base.
Et M. Diouf est d’avis que les populations à elles seules ne peuvent pas faire de l’écotourisme, ajoutant qu’il est important que les populations travaillent avec les acteurs du tourisme dans la localité et que l’Etat apporte son soutien. Mais, dira-t-il, il est aussi important que le secteur privé et les partenaires au développement soient associés dans la mise en oeuvre de l’écotourisme. De plus, il a annoncé que le ministère du tourisme dispose de deux programmes. Il s’agit du programme de développement durable au Sénégal et le document de planification qui essaie de planifier le programme d’écotourisme entre 2002 et 2007.
A l’issue des travaux de l’atelier sur l’écotourisme et l’aménagement du territoire/l’environnement, un chapelet d’activités a été proposée. Entre autres, il y a la création d’un comité local d’écotourisme, la mise en place d’une convention locale/code de conduite, l’électrification de la zone, l’évaluation de la proposition de construction d’une piste d’aviation, l’amélioration des routes, la réalisation d’un cadastre rural, l’élaboration d’un plan d’aménagement de l’écotourisme, la lutte contre l’érosion marine.
Aussi, il a été proposé la création d’une base de données de la réserve et d’un système d’écoguides, la construction de campements d’écotouristiques, la définition de circuits touristiques, la création d’un fonds d’entretien de la réserve.
Oumar Ngatty Ba - Lesoleil
(Article publié dans l'édition du Mercredi 8 octobre 2003)