Joal-Fadiouth est une commune du Sénégal située à l'extrémité de la Petite-Côte, au sud-est de Dakar.
Elle réunit en réalité deux villages, Joal – le plus gros –, établi sur le littoral, et Fadiouth – le plus visité –, une île artificielleconstituée d'amoncellements de coquillages et reliée à la côte par un pont de bois.
Les origines de la ville restent controversées.
L'installation des Sérères dans cette zone pourrait s'expliquer par l'avancée des Almoravides qui les contraignirent au xie siècle à quitter la vallée du fleuve Sénégal pour venir occuper la Petite-Côte et la région du Sine. Joal et Fadiouth pourraient aussi avoir été fondés par les Guelwar lorsqu'ils furent chassés du royaume du Gabou. Les deux versions trouvent aisément leur justification si l'on considère les patronymes les plus répandus aujourd'hui.La période coloniale voit se succéder Portugais, Hollandais, Français et Anglais, et Joal devient l'un des plus grands comptoirs commerciaux de l'ouest du Sénégal. Le développement du commerce triangulaire favorise aussi la pénétration chrétienne et dès 1636 des missionnaires s'installent sur la côte. Mais l'évangélisation rencontre une forte résistance et c'est seulement au xixe siècle que le christianisme commence à prendre de l'importance, notamment grâce aux Français. En 1850 une mission est érigée dans le village et le premier prêtre y est ordonné en 1885.
C'est également à cette époque que l'on signale le passage à Joal du fondateur de l'empire toucouleur El Hadj Oumar Tall, comme en témoigne la mosquée construite en son hommage.
Un important patrimoine architectural rappelle cette grandeur passée, mais la plupart des édifices – dont le palais du gouverneur – sont menacés de ruine.
Joal-Fadiouth a d'abord été un canton, puis un cercle. Elle a été érigée en commune de plein exercice dans le cadre de la loi 66-20 du 1er février 1966, complétée par le décret n° 72-82 du 3 février 1972 fixant les limites de la commune.
Aujourd'hui Joal-Fadiouth fait partie du département de M'bour, elle occupe la pointe sud de la région de Thiès.
Bordée par l'Océan Atlantique à l'ouest, la commune est entourée par la communauté rurale de Nguéniène du nord-ouest au sud-est et au sud par la communauté rurale de Palmarin.
Ses maires successifs ont été Jean Collin, Emmanuel Sobel Diouf et aujourd'hui Paul Ndong.
La commune s'étire le long de la côte, sur une longueur de 10 km, entre Ngazobil et Palmarin.
Outre ces deux villages, les localités les plus proches sont Ndianda, Ndiarogne, Fadial, Diakhanor, Palmarin, Ngalou Sessene et Ngalou Sam Sam.
Dakar, la capitale, se trouve à 114 km.
Le territoire de la commune couvre 5 035 hectares, dont 5 023 pour Joal et 12 pour Fadiouth.
Joal vit de la pêche (premier port de pêche du Sénégal), de l'agriculture et du tourisme.
L'Est de Joal, anciennement réservé aux activités rizicoles, reste une zone de dépression et de marécage en hivernage.
Les algues rouges se développent très bien dans l'océan et encombrent très souvent la plage, depuis l'arrêt de leur exploitation industrielle vers les années 1975.
Pour le voyageur venu de Dakar, Joal-Fadiouth constitue une étape et une transition entre les stations balnéaires façon Saly ou Nianing sur la Petite-Côte et une autre zone touristique très prisée, le Sine Saloum, « la Polynésie du Sénégal ».
Personnalités liées à la commune
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C'est à Joal qu'est né le poète Léopold Sédar Senghor, apôtre de la négritude et premier président de la République du Sénégal. Enfant, il a fréquenté la mission catholique avant d'être envoyé à Ngazobil. On peut visiter sa maison familiale qui porte le nom de Mbind Diogoye ("maison du lion" en sérère).
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Yékini, le champion de lutte sénégalaise, est également né à Joal.
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C'est aussi ici que repose le premier missionnaire français mort au Sénégal, né à Achenheim (Bas-Rhin, France) et venu pour enseigner le christianisme. Il fut enterré au point culminant du cimetière de Fadiouth, tout autour des tombes en coquillages, plantées d'une croix blanche. Fadiouth est habité par une majorité de chrétiens et a la particularité d'avoir un cimetière mixte chrétien et musulman.
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En 2000, l'écrivain Kama Sywor Kamanda est fait citoyen d'honneur de la ville de Joal-Fadiouth.
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Le chanteur-auteur-compositeur-guitariste Rémi Jegaan Dioh est originaire de Fadiouth.
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L'évêque Jacques Sarr est né à Fadiouth en 1934.
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L'abbé David Boilat évoque Joal dans son livre illustré : Esquisses Sénégalaises. Les illustrations qu'il a pu réaliser sur Joal ne figurent pas dans son livre, mais sont visibles sur le site Gallica
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