« Qui sous-estime ses origines, peut perdre son prénom mais pas son nom »
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Palmarin, un village en sursis
Publiée le : 14/12/2016 - Source : reussirbusiness.com

Condamnées à mort par Dame Nature et l’érosion côtière dans un avenir proche, les villages de Palmarin, sur la Petite Côte, rapetissent à vue d’œil. Au fil des fortes marées et hivernages,  les maisons, les champs, l’eau douce, les récoltes et les hommes se raréfient sur la côte. Si rien n’est fait, dans une dizaine d’années, la palmeraie sera un vieux souvenir de pêcheurs sérères.

Yarakh, Mbao, Bargny, Saint-Louis… Des contrées évoquant des catastrophes naturelles relatives à l’avancée de la mer au Sénégal. Palmarin, pour sa part, subit l’avancée de la mer, mais aussi la perte des récoltes.

4 îlots de bonheur qui attendent le malheur

Beaucoup de compatriotes ne savent pas que le village de Palmarin est, en fait, un regroupement de quatre villages distincts, sur la même bande côtière qui se termine par la Pointe de Sangomar. Palmarin Ngallou à l’entrée ou Palmarin Séssène qui regroupe les hôtels et campements, puis Palmarin Gounoumane sur la plage, Palmarin Nguethie, à l’intérieur des terres, et Palmarin Diakhanor qui clôt le quartet, avant d’arriver à Djiffer et sa fameuse Pointe de Sangomar.

Seuls contre les vagues

On ne peut pas arrêter la mer avec ses bras et ça, les habitants de Palmarin pensent que les autorités ne l’ont pas encore compris. Logé entre l’estuaire du Saloum et l’Océan Atlantique, un petit paradis terrestre, qui doit son nom à sa végétation luxuriante et verdoyante, est menacé par l’avancée de la mer. La palmeraie de la Petite Côte cède la place à la ruine et à la désolation. Les fortes houles des grandes marées ont eu raison de sa côte. Aujourd’hui, la plage est presqu’inexistante. Elle s’arrête sur les murs des maisons abandonnées par la plupart par leurs propriétaires. «Les murs sont les dernières barrières entre le reste des trois villages côtiers et l’eau. Mais, pour combien de temps encore ?», se demande Souleymane Diop, un pêcheur né en 1959, trouvé sur la plage. En effet, plus d’une vingtaine de maisons sont déjà abandonnées, rongées par le sel, l’eau et le vent. Leurs habitants ont été relogés à Palmarin Nguethie. La fameuse Pointe de Sangomar, rendue célèbre par l’avion de commandement du Président de la République, est aussi menacée. Située à l’extrême bande de terre abritant les villages de Palmarin et de Djiffer, elle est rongée des deux côtés par les eaux. Les eaux douces du Saloum, ses marécages et les fortes houles de la mer ont fini d’affecter la bande de terre qui diminue comme peau de chagrin…

Le vieil homme et la mer

Le nom Palamarin vient de palmeraie. Le village a été dénommé ainsi grâce à la grande palmeraie naturelle qui bordait sa plage. Sur plus d’un kilomètre, depuis Joal jusqu’à l’estuaire du fleuve Saloum, à la Pointe de Sangomar, des dattiers, cocotiers et autres palmiers longeaient la côte. «Il fallait dévaler deux collines de sable, un grand bolong rempli d’eau douce, la grande palmeraie et un tapis herbacé sur 50 mètres, avant d’accéder à la plage. Le sable était tout blanc, les oiseaux nombreux et les poissons foisonnaient. Pas besoin d’aller plus loin, les villageois avaient presque tout chez eux. Mais, aujourd’hui, ils ne peuvent plus dormir du sommeil des justes car l’eau peut tout emporter, en une minute»,  raconte Blaise Ngor Seck, ancien militaire de +70 ans, très au fait des questions environnementales. Pour cause, il a été le 1er à subir les affres de l’avancée de la mer en 2005 avec l’effondrement de sa maison. Il ne se lasse jamais de raconter sa mésaventure tout en préconisant la construction d’une digue de pierres sur toute la longueur de la côte pour empêcher l’eau d’engloutir les autres maisons.

La terre, l’eau douce, les récoltes… la vie menacée

Les habitants des 4 villages du grand Palmarin sont partagés entre l’espoir d’une intervention miraculeuse de l’Etat ou d’une bonne volonté et le pessimisme du silence qui entoure leur cri de détresse. La Convention pour la rénovation de Palmarin (COREPA) a été mise sur les fonts baptismaux pour trouver des solutions locales à ce problème. Mais, en  dépit d’une campagne de repiquage de filaos, la construction de digues de sacs de sable, rien n’y fait. Les eaux continuent d’avaler la plage et d’avancer dans les 3 hameaux côtiers. «On essaie d’en parler le mieux possible avec les visiteurs ou autres étrangers de passage. La mer prend nos terres et personne n’entend nos complaintes. Son avancée est telle que l’eau douce n’existe qu’à Palmarin Nguethie, sur les hauteurs. Dans les autres villages, l’eau des puits est maintenant impropre à la consommation. J’ai vraiment peur pour nos enfants. J’ai peur qu’on soit la dernière génération à pouvoir dire qu’on a vécu à Palmarin. Les pêcheurs de Djiffer accostent à Palmarin Diakhanor, faute d’espace. Chaque année, les récoltes s’amenuisent à cause de la salinité qui attaque les champs. J’ai véritablement peur…», s’alarme Gilbert Waly Seck. L’éco-guide de la réserve de Palmarin ose croire qu’un jour, l’Etat du Sénégal ou une bonne volonté viendrait, avec des moyens colossaux, pour construire une grande digue de protection le long de toute la Petite Côte, pour enfin endiguer ce phénomène qui est une épée de Damoclès sur leurs têtes.

 
 
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