« Qui sous-estime ses origines, peut perdre son prénom mais pas son nom »
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Contribution - Liberté à Salif, répression contre Marius et Barth
Publiée le : 13/05/2019 - Source :

Il y a quelques jours, Salif Sadio, le chef de l’aile combattante du mouvement des forces démocratiques de

la Casamance (MFDC), avait lancé un communiqué pour revendiquer son droit à liberté d’expression telle que stipulée dans la déclaration universelle des droits de l’homme. En voici la teneur : « Suivant les accords de Rome du 22 février 2014 et 26 octobre 2017 dans le concours de négociation en cours entre le gouvernement du Sénégal et les forces démocratiques de la Casamance MFDC alors accord basé sur l'article 19 de la Déclaration universelle des droits de l’homme adoptée et proclamée par l'Assemblée générale des Nations Unies le 19 décembre 1948 stipulant ceci « tout individu a droit à la liberté d'opinion et d'expression ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher de recevoir et de répandre sans considération de frontière les informations et les idées par quelques moyens d'expression que ce soit. »  Le Mouvement des forces démocratiques de la Casamance organise une rencontre Populaire le 27 avril 2019 à Koundjoughor pour informer les populations concernant le processus de négociation en cours. A cette occasion le mouvement des forces démocratiques de la Casamance invite les populations, les sympathisants du MFDC et tous ceux qui s'intéressent à la question, à venir massivement assister à cette rencontre. » 

 

Dans ce communiqué qui en dit long sur les revendications indépendantistes, Salif Sadio ne fait point référence à l’Article 10 de la Constitution sénégalaise qui consacre la liberté d’expression. Dans sa démarche, le chef d’Attika est cohérent puisqu’il ne peut pas invoquer un tel article auquel lui et ses combattants ne croient point. Et par ce communiqué, il mettait en garde les autorités sénégalaises pour toute tentative d’empêchement, voire d’arrestation de ceux-là qui dirigeraient la rencontre de Koundjoughor. Méfiant, il s’est fait représenter par des émissaires dont certains sont avec des kalachnikovs en bandoulière quand Ousmane Diédhiou faisait son speech de 18 minutes. Rien de cette rencontre n’a concerné le processus de paix en Casamance. Il s’agissait plutôt d’une opération de communication et de propagande de leurs idées indépendantistes formulées à l’endroit des populations casamançaises. A entendre Ousmane Diédhiou, porte-parole de Salif Sadio lors de cette rencontre de Koundjoughor, le MFDC n’est pas dans une dynamique de négociation mais de revendication d’une souveraineté extorquée par les colonisateurs sénégalais : « Le MFDC s'est levé avec un seul objectif : celui de chasser le Sénégal envahisseur de la Casamance pour que vive une Casamance libre indépendante et souveraine. Il n’y a pas autre chose que de faciliter le départ du Sénégal envahisseur de la Casamance. Salif Sadio n'a pas d'autre préoccupation que de libérer le peuple casamançais de l'esclavage du Sénégal. L’indépendance de la Casamance est réelle, imprescriptible, non aliénable et non négociable. » En sus, Ousmane Diédhiou n’a pas été tendre avec feu le capitaine Mbaye Diagne qu’il considère comme un criminel avec le général Abdoulaye Dieng. Même le héros national du Sénégal, Lat Dior Ngoné Latyr Diop, qu’il considère comme un « vulgaire fuyard », en a pris pour son grade. Son opération de communication semble avoir bien réussi puisque l’assistance visiblement séduite ne manquait, par intermittences, d’applaudir son discours incendiaire contestataire. Mais l’envoyé spécial de Salif Sadio s’est exprimé au nom de la liberté d’expression sur une partie du territoire que l’Etat sénégalais considère comme partie intégrante du Sénégal, il a violé les articles 5 et 10 de la Constitution sénégalais même s’il ne les reconnait pas. L’article 5 déclare : « Tout acte de discrimination raciale, ethnique ou religieuse, de même que toute propagande régionaliste, pouvant porter atteinte à la sécurité intérieure de l’Etat ou à l’intégrité du territoire de la République, sont punis par la loi ». Et l’article 10 complète : « Chacun a le droit d’exprimer et de diffuser librement ses opinions par la parole, la plume, l’image, la marche pacifique, pourvu que l’exercice de ses droits ne porte atteinte ni à l’honneur et à la considération d’autrui, ni à l’ordre public ». Cette intervention a porté atteinte à l’honneur de Mbaye Diagne mort en héros au Rwanda, au général-gouverneur Abdoulaye Dieng et à toute la communauté sénégalaise dont Lat-Dior est le héros national.

 

Malgré ces violations de la Constitution du Sénégal par un « étranger », cela n’a pas empêché ce même Etat sénégalais d’accorder la liberté à Salif Sadio d’organiser une autre rencontre le 4 mai à Thionck-Essyl. L’émissaire, porte-parole du commandant en chef des irrédentistes casamançais, Abdoulaye Mané, s’est inscrit dans le même sillage qu’Ousmane Diédhiou. Son discours est un justificatif de la non-sénégalité de la Casamance. A cet effet, il a déclaré : « Dans toute lutte de libération nationale, il y a des traitres qui, pour leurs propres intérêts, s'allient à l'ennemi pour tuer leur propre peuple. Ils sont nombreux ces Casamançais, ces vampires, alliés du Sénégal envahisseur pour maintenir la Casamance dans l'esclavage ». Ainsi au nom de la liberté d’expression, des hommes revendiquant leur casamancité exclusive, se sont permis de tenir des discours désintégrateurs qui, si l’on se fie à la charte fondamentale du Sénégal, remettent en cause l’intégrité nationale.  

 

Une justice à géométrie variable

 

Si nous avons évoqué ces rencontres, ce n’est pas pour revenir sur le problème du Sud du Sénégal et disserter sur la sénégalité ou la non-sénégalité de la Casamance, mais c’est pour dénoncer cette justice à deux vitesses qui s’applique au Sénégal selon la tête du manifestant. Il est loisible à Salif Sadio et à ses troupes qui pensent que la Casamance n’est pas sénégalaise d’user de leurs documents, leur propagande et même leurs armes pour défendre leurs convictions. Mais cela ne doit pas pousser les autorités sénégalaises à adopter une attitude passive ou pleutre qui laisserait croire que ce qui est toléré au sud est sévèrement réprimé à l’ouest.

 

Après le procès de Khalifa Sall, Barthélemy Dias a fait six mois en prison « pour outrage à magistrats et appel à l'insurrection ». Si l’on a arrêté la maire de Mermoz sur la base de ces deux chefs d’inculpation légers, que devrait-on faire à l’endroit de celui qui a remis en cause la souveraineté du Sénégal en déclarant publiquement « de chasser le Sénégal envahisseur de la Casamance pour que vive une Casamance libre indépendante et souveraine », à celui qui demande aux populations casamançaises de créer des comités locaux de résistance du MFDC pour s’insurger contre « l’envahisseur sénégalais » ? L’outrage à magistrat est-il plus grave que le discrédit jeté sur nos militaires morts et notre héros national, symbole de la résistance sénégalaise contre l’occupation coloniale ?

 

La dernière injustice en date est l’arrestation sauvage des activistes Guy Marius Sagna, Abdourahmane Sow, Babacar Diop et Ousmane Ndiaye qui, devant l’Assemblée nationale, manifestaient leur opposition au projet de loi supprimant le poste de Premier ministre. Pourtant sans kalachnikov, ils ont voulu simplement jouir d’un droit constitutionnel qu’un pseudo arrêt « Ousmane Ngom » leur interdit illégalement. On les arrête pour non-respect d'un « acte administratif de l'autorité préfectorale », « trouble à l'ordre public » et « tentative de jeter du discrédit sur une institution de la République ». Ainsi ce que l’on permet à Salif Sadio, on le refuse le 1/5 à Barthélémy Dias, à Guy Marius Sagna et Cie.

 

Et que dire de ceux qui remettent publiquement en cause l’intégrité du territoire national, de ceux qui déclarent que le Sénégal occupe illégalement la Casamance, de ceux qui insultent la mémoire de nos soldats, de ceux qui déclarent urbi et orbi, armes à la main, qu’ils vont chasser « l’envahisseur de la Casamance » ? Au Sénégal, nous ne sommes nullement égaux devant la loi. La répression, c’est pour les légalistes, et l’impunité pour les contrevenants à la loi sénégalaise. On réprime férocement ceux qui respectent la légalité constitutionnelle, et l’on pouponne couardement ceux qui remettent en cause l’intégrité territoriale et discréditent ses héros. Nous n’osons pas croire que Machiavel ait raison en écrivant que « les bonnes armes font les bonnes lois ».

 

sgueye@seneplus.com

 

 
 
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